Adieu Falkenberg

Un film de Jesper Ganslandt

Farväl Falkenberg - Suède - 2006 - 91 min / couleurs - image : 2.35 - son : 2.0

Sortie en salles : 12 mai 2010

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BONUS :
- SKINNSKATTEBERG de Jesper Ganslandt : concert filmé d'Erik Enocksson, compositeur de la musique du film, au milieu d’une forêt (29 min)
- Bandes annonces

Suède - 2006 - fiction - couleur
Durée du film : 1h31
Format image : 16/9 compatible 4/3 - 2.35
Format son : Dolby digital 2.0
Film en version originale suédoise avec ou sans sous-titres français

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universcine.com

Cinq amis d’enfance devenus de jeunes adultes passent les derniers jours de vacances dans leur ville natale. David et Holger, les deux inséparables, trouvent refuge dans la forêt et l’océan, échappatoires à l’avenir. Jesper ne cesse de rentrer chez lui sans que personne ne réalise jamais qu’il s’est absenté. Jörgen finance son entreprise « Petit-déjeuner au lit » en pillant des maisons. John, enfin, toujours de mauvaise humeur, continue de penser qu’un peu de bacon suffit à son bonheur.

Adieu Falkenberg

À propos du film

David et Holger, les deux inséparables, trouvent refuge dans la forêt et l’océan, échappatoires à l’avenir. Jesper ne cesse de rentrer chez lui sans que personne ne réalise jamais qu’il s’est absenté. Jörgen finance son entreprise « Petit-déjeuner au lit », en pillant des maisons. John, enfin, toujours de mauvaise humeur, continue de penser qu’un peu de bacon suffit à son bonheur.

Premier film très remarqué, baigné par une musique mélancolique et des images poétiques,

Adieu Falkenberg est une chronique nostalgique sur la fin de l’adolescence et l’entrée dans la vie adulte.Une oeuvre à la fois très personnelle et universelle, entre fiction et réalité, d’un jeune réalisateur suédois, Jesper Ganslandt, qui réunit ses amis, parents et voisins le temps d’une parenthèse harmonieuse où tout semble encore possible mais tout reste à décider.

“On prétend qu’il faut toujours regarder de l’avant. Anticiper. Moi je continue de songer au passé. Je garde l’image des enfants que nous étions. À l’intérieur je n’ai pas changé. C’était la dernière chance de capturer cela avant que ça n’ait disparu. Je ne voulais pas attendre qu’on soit vieux pour faire un film. Nous nous sommes dit qu’on pouvait tout aussi bien le faire maintenant. Avec les authentiques protagonistes, au lieu d’acteurs se faisant passer pour de vrais gens. Je veux contempler la vie de tous les jours, pas une version enjolivée par les artifices habituels au cinéma”.
Jesper Ganslandt

La presse

Si l’on veut rapprocher Adieu Falkenberg d’autres oeuvres, il faut sans doute aller les chercher du côté d’albums de rock récents, adolescents et intellectuels, angoissés et désinvoltes.
Le Monde

Le cinéma du jeune Ganslandt paraît parfois sous influence, faisant penser à du Van Sant boréal, voire du Harmony Korine septentrional, mais ces références y sont très intelligemment infusées.
De très beaux moments, gracieux et musicaux, jalonnent Adieu Falkenberg.
Libération

On pense souvent à Gus Van Sant. Mais un Van Sant presque rousseauiste. Gus Van Sant meets Terrence Malick. Une vision inspirée du spleen estival. Un peu de douceur, de frémissement et de flou artistique dans un monde de brutes.
Les Inrockuptibles

Le film a le charme buissonnier des chroniques autobiographiques, ou la recherche des sensations perdues prime sur la chronologie.
Télérama

Cette réussite donne envie de s’intéresser au futur de Jesper Ganslandt, les réalisateurs sachant filmer aussi bien les corps que les manifestations de la nature n’étant pas si nombreux.
Cahiers du Cinéma

Le film de jeunes trouve dans « Adieu Falkenberg » une nouvelle fraîcheur. Un mélange assez réussi d’humour, de poésie et de mélancolie.
Positif

Un pari réussi, le réalisateur livre un portrait intimiste de garçons qui ne veulent pas se perdre sans savoir se le dire.
Première

Une approche flirtant avec le cut-up littéraire qui prend corps en restituant un mouvement qui ressemble fortement à de bonnes grosses tranches de vie, grâce aussi à des acteurs parfaitement crédibles.
Brazil

Un film bucolique et hédoniste. Une splendide élégie de l’adolescence. Belle surprise .
L’Humanité

Une première œuvre contemplative et très personnelle d’un jeune cinéaste plein de promesses.
Le Figaro

Chronique à la fois naturaliste et poétique, insouciante et inquiétante, sur l’amitié et le passage de l’adolescence à l’âge adulte par un des jeunes cinéastes à suivre de la nouvelle Nouvelle vague suédoise.
A Nous Paris

« Adieu Falkenberg » possède le caractère miraculeux de ces premiers films, dont il est impossible aux jeunes cinéastes de retrouver l’esprit une fois happés par le succès.
Grazia

Une petite ode sincère et sensitive à l’amitié.
Rock & Folk

Une première œuvre à la beauté saisissante, hors des sentiers battus.
3 Couleurs

Ouvertement autobiographique, ce premier essai fait montre d’une sensibilité élégiaque rare pour conter cette parenthèse baignée par des teintes crépusculaires.
Critikat

Un palpitant vertige accentué par une bande-son planante et une image mordorée, d’où s’échappe l’étrange sensation d’avoir partagé une liberté éphémère.
Evene

Adieu Falkenberg est un film générationnel, très fin, drôle et émouvant dans son évocation du sentiment post-adolescent, guidé par un sens rare de la justesse qui donne au film sa langueur poétique.
Excessif.com

Adieu Falkenberg se déroule à nos yeux telle une lanterna magica pleine de pureté, d’innocence et d’honnêteté.
Objectif cinéma

Jesper Ganslandt

BIOGRAPHIE:
Jesper Ganslandt, né en 1978, quitte sa ville natale Falkenberg pour Stockholm en 2000 et écrit le scénario de son premier film Falkenberg Farewell (Farväl Falkenberg, 2006) qui rencontre un important succès dans de nombreux festivals mondiaux, et notamment à Toronto et Venise. Il poursuit son oeuvre avec le court-métrage Jesper Ganslandts 114 :e dröm (2007), Skinnskatteberg, «court métrage musical» en collaboration avec Erik Enocksson (compositeur de la musique de Farväl Falkenberg) et le documentaire The Film I’m no Longer Talking About. Son deuxième long-métrage, The Ape (Apan), est sorti en 2009 et a été salué vivement par la critique.

FILMOGRAPHIE:
-Falkenberg Farewell – 91 min – 2006
-Jesper Ganslandts 114:e dröm – 2007
-Skinnskatteberg – 30 min – 2008
-The Film I’m No Longer Talking About –78 min – 2009
-The Ape – 81 min – 2009

Falkenberg a été produit par Anna Anthony pour Memfis Film. Au cours des dix dernières années, Memfis Film a pris en charge la production de beaucoup des plus grands succès du cinéma scandinave, dont Fucking Åmål (Lukas Moodysson), House of Angels (Colin Nutley), Jalla! Jalla!, Kops et Zozo (Josef Fares). En outre Memfis a co-produit plusieurs films de Lars von Trier, parmi lesquels Dogville, Breaking the Waves, et Dancer in the Dark; tous les deux primés à Cannes.

Une nouvelle vague suédoise

Porté par de jeunes réalisateurs talentueux en quête de nouveaux horizons cinématographiques,le cinéma suédois connaît aujourd’hui un nouveau souffle. Suivant la tradition auteuriste initiée par Ingmar Bergman, ils s’expriment en dehors des sentiers battus refusant tout compromis allant jusqu’à fonder leur propre maison de production pour jouir d’une totale liberté créative.

Ce nouveau bouillonnement artistique et créatif donne naissance à des films remarquables faits de transgressions et d’innovations. Si les sujets empruntent des expressions différentes, violence, satire, drame, les films ont pour point commun de remettre en question la linéarité narrative, les frontières entre fiction et documentaire mais aussi de placer l’homme et ses interrogations existentielles au centre de leurs propos.

Après les sorties au cinéma des films Morse de Tomas Alfredson et Happy Sweden de Ruben Östlund en 2009, le cinéma suédois est à nouveau à l’honneur en France avec la sortie du premier film de Jesper Ganslandt Adieu Falkenberg le 12 mai prochain.

Tourné en 2003 et sorti en 2006 en Suède, Adieu Falkenberg de Jesper Ganslandt participe de cette nouvelle vague du cinéma suédois d’auteur. Réalisé avec peu de moyens, le film revendique son côté non conventionnel. Centré autour de l’histoire d’amitié de cinq amis d’enfance de Falkenberg, il fait appel davantage au côté émotionnel s’affranchissant des contraintes narratives et privilégiant la beauté des images poétiques et naturalistes.

Cette ambition très esthétique est la démarche que défend FASAD, le collectif de production cinématographique fondé à Stockholm à la suite du succès du film, à l’origine aussi de Burrowing de Fredrik Wenzel et Henrik Hellström ou du dernier film de Jesper Ganslandt The Ape.

À ses côtés, Ruben Östlund revendique cette même opposition à toute linéarité narrative. Produit par Plattform, collectif qu’il fonde en 2002 à Göteborg afin de “faire en sorte que les réalisateurs prennent le contrôle de la production», son premier long métrage Guitar Mongoloid, documentaire-fiction, se joue des codes de la narration. Happy Sweden, son deuxième long-métrage, sélectionné dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes 2008, questionne les relations entre l’individu et le groupe dans une construction fragmentaire dénuée d’intrigue et s’appuyant sur de longs plans séquences.

«Si le cinéma suédois devait se résumer par une philosophie ? Je dirais l’existentialisme, en tout cas pour une grande part.»
Ruben Östlund

Jens Jonsson, réalisateur prometteur de cette nouvelle génération, s’est fait remarquer par ses nombreux courts métrages récompensés dans les festivals internationaux.

Ses personnages sont tous habités par leur souci d’ accomplissement personnel. Thème que l’on retrouve dans son premier métrage Le Roi du Ping Pong sorti en Suède en 2008 qui met en scène deux jeunes garçons en prise avec des déboires familiaux.

Le film Morse de Tomas Alfredson, quant à lui, révolutionne le mythe du vampire.

Adapté du best-seller suédois de John Ajvide Lindqvis, le film, tour à tour violent et émouvant, suit la relation d’amitié entre deux jeunes enfants unis par leur lutte contre la marginalité imposée dans l’atmosphère froide et aseptisée de l’hiver suédois.

Une nouvelle vague suédoise à suivre de très près !

Interviews

CONVERSATION AVEC LE REALISATEUR JESPER GANSLANDT:

-Qu’est-ce que Falkenberg signifie pour toi, Jesper ?

J’ai grandi à Falkenberg, alors c’est de là que proviennent tous mes souvenirs. Et c‘est là que nous avons tourné Falkenberg, dans une belle petite ville en bord de mer. Du temps où j’y vivais, je la trouvais laide, mais j’avais quoi comme point de comparaison ? C’est un lieu de villégiature estivale, en été c’est très animé, beau et accueillant. Tout culmine en été… Que va-t-il se passer, y aura-t-il beaucoup de touristes ? Vont-ils prendre possession de nos plages ? Est-ce qu’il y aura un carnaval cette année ? Pendant l’hiver, la ville tombe en hibernation et devient froide, déserte et immobile. Plus rien ne s’y passe.

-Rien ?
Enfin, si… Tous les hivers, on érige sur la grand-place un énorme silo peint à l’image d’un gnome de Noël. Eric le Gnome, même qu’il cligne des yeux… Tout le monde le déteste avec un bel ensemble, c’est quelque chose qui unit les générations. On a maintes fois projeté de le faire sauter mais non, chaque année le conseil municipal le remet là. Je n’ai jamais considéré Falkenberg comme un lieu où la culture serait appréciée et encouragée. Une fois, il y a eu une exposition d’oeuvres d’art réparties à travers toute la ville — je crois que ça s’appelait « Sculpture 97 ». Toutes ont été vandalisées, brûlées ou démolies. C’est la petite ville typique, fortement repliée sur elle-même, en particulier parmi les plus de 50 ans. Les plus jeunes n’aspirent qu’à s’en aller et voir le monde. Moi aussi je voulais partir, alors je suis allé au lycée à Halmstadt. Ça ne semble peut-être pas bien loin, mais c’était déjà un grand pas, du moins, c’est ce que je me disais.

-Et qu’en est-il sorti ?
Cela a créé un éloignement entre moi et mes amis d’enfance restés à Falkenberg. Ils me manquaient et j’aurais voulu les avoir à mes côtés. C’est alors que j’ai commencé à les percevoir comme des personnages, des personnages que j’aimais, et c’est ce qui a fourni l’impulsion d’où est sorti ce film. Ça, et mes souvenirs — non pas des anecdotes mais de vrais souvenirs.

-Comment as-tu vécu ton retour ?
Je ne déteste pas ma ville natale. Je pense que le film en dresse un joli portrait. Ma question serait plutôt : ça fait quoi de rentrer un bercail ? Ceux qui reviennent se figurent souvent que leur retour va constituer un genre d’événement, qu’il va susciter des jalousies, que tout va se passer comme si les gens étaient tous là à l’attendre. Ce qui n’est pas le cas, alors ça fait comme un vide. Beaucoup de gens ne remarquent pas que vous êtes revenu, ni que vous étiez parti. La vie reprend son cours ordinaire : « Salut, tu viens nager avec nous ? » Comme si vous n’étiez jamais parti, comme si le temps s’était figé.

-Quelle importance attaches-tu à l’amitié ?
Une énorme importance. Mes parents ont divorcé alors que j’étais adolescent, ce qui m’a fait perdre ma confiance en eux. Du coup j’ai remplacé ma vraie famille par les amis, ils étaient mon soutien moral et dans la vie de tous les jours, ils sont devenus ma vraie famille. On était une bonne petite bande à se soutenir ainsi les uns les autres, mais avoir des amis c’est aussi compliqué qu’avec des gens du même sang, au niveau relations, sentiments… C’est inévitable dès lors qu’on est proche de quelqu’un.

-De quelle marge de manoeuvre as-tu disposé pour la création des personnages, étant donné qu’ils s’inspirent de personnes réelles ?
Une grande part de ce travail s’est déroulé en salle de montage, où j’avais tous les éléments en mains. J’ai choisi d’accentuer certains aspects des personnages afin de donner à l’histoire sa cohérence, mais ils jouent leur propre rôle et comme de ce point de vue ce n’est pas l’expérience qui leur manque, je m’en suis servi comme point de départ.

-Tu présentes une vision plutôt « romantique » des drogues dans le film.
Je ne le vois pas de cette façon. Le regard porté par la société sur les stupéfiants m’intéresse beaucoup, genre tout le débat alcool contre cannabis, mais le film ne prend pas parti et n’a rien à voir avec mon opinion sur les drogues. Ça fait partie du film, mais ça n’en est pas plus le sujet que le goût de John pour les céréales ou même pour le bacon, puisqu’on en parle. Comment vous voulez le voir, c’est votre propre choix.

-Dans le film, il est dit qu’il n’y avait jamais de filles du temps de vos jeux d’enfants, et le film lui-même montre très peu de femmes. Pourquoi cela ?
Il s’agit d’un film sur des garçons. Non d’une histoire sur l’amour entre personnes du sexe opposé, mais sur l’amitié et l’amour qui unit des garçons. La prochaine fois je ferai un film sur les filles, juste histoire de rétablir l’équilibre.

-Qu’est-ce que qui t’a donné envie de faire des films ?
J’ai toujours aimé les films, et depuis l’enfance j’ai vécu avec eux. Je faisais semblant d’être malade pour rester à la maison regarder des films. Il y a des centaines de cassettes qu’on avait à la maison que j’ai vues un nombre incalculable de fois, un intéressant échantillonnage de films comme La Mélodie du Bonheur ou Transamerica Express. Un voisin avait un caméscope et on faisait plein de films. Des « slashers » à la Vendredi 13. J’aime les films, ce qui m’apporte beaucoup de bonheur et d’angoisse, il y a pire comme raison de vivre.

-Quel est ton rapport à la construction dramatique ?
Il s’agit d’un ensemble de règles qui peuvent s’avérer utiles, à condition de ne pas les laisser vous dominer, ou le film ne prendra jamais vie. Ce qui me déplaît dans la stricte observance des règles, c’est lorsque la narration devient un but en soi, prenant ainsi le pas sur l’histoire qu’elle devrait servir. L’aspect ludique doit demeurer, ce n’est pas parce qu’on fait un film qu’il faut pour autant prendre tout trop au sérieux. Je pense que même Ingmar Bergman serait de cet avis.

-Comment penses-tu que Adieu Falkenberg sera reçu à Falkenberg, en Suède ou dans le reste du monde ?
J’espère qu’à Falkenberg on va m’ériger une statue, et ce serait sympa que le film soit apprécié ailleurs.

FREDRIK WENZEL : SCENARIO ET PHOTOGRAPHIE:

-D’où connais-tu Jesper ?
Jesper et moi avons grandi ensemble à Falkenberg, et ces dix dernières années nous avons beaucoup travaillé ensemble sur des clips musicaux et des pubs.

-Comment vous est venu le besoin de faire un film sur votre ville natale ?
Nous avons fait Adieu Falkenberg parce que nous voulions tourner un film offrant une description honnête d’une petite ville suédoise. C’est notre chez nous, un sujet dont nous nous sentons proches, ce qui nous a donné la capacité d’en faire un portrait aussi juste que possible, sans stéréotypes ni clichés. Quelque chose de plus proche de la réalité que ces chroniques provinciales « typiques » auxquelles nous a habitué le cinéma suédois.

-Que représente Falkenberg pour toi ?
Falkenberg est une communauté pleine de vie, une vitalité peu commune, et c’est ce que nous avons voulu montrer à l’écran. C’est un lieu beau et laid à la fois, où prévaut un sens de l’humour très particulier. Je ne pourrais plus vivre là-bas, mais Falkenberg compte beaucoup pour moi.

-Quelle a été ton approche de la photographie ?
J’avais une représentation très nette de ce à quoi je voulais que ressemble Adieu Falkenberg sur le plan visuel. Toutes ces images emmagasinées au fil des années comme s’accumulent les souvenirs. Des images dont je désirais me servir pour conter cette histoire. Un extraordinaire trésor où puiser.

-Pourquoi avoir choisi un mode de narration si atypique ?
Je crois qu’est arrivé un tournant crucial pour les cinéastes de notre génération. Nous nous dirigeons vers une nouvelle façon de raconter les histoires, et je pense que le public est prêt à faire sa part de chemin… À visionner des histoires qui exigent d’eux une part de réflexion et ne suivent pas servilement les mêmes vieux schémas narratifs qui prévalent depuis si longtemps. Dans le nouveau film sur lequel je suis en train de travailler, nous essayons de mettre l’accent sur les moments de latence entre deux événements dramatiques, plutôt que de partir de ces derniers, cela afin de laisser un peu plus d’autonomie au spectateur.

INTERVIEW DE ERIK ENOCKSSON : MUSIQUE

-Parle-moi du tournage. C’est inhabituel pour le compositeur de la B.O. d’être présent sur le plateau avec le reste de l’équipe.
Je vivais dans la maison avec les autres, et l’idée était que je composerais pendant qu’eux joueraient. Ils m’avaient même installé un grand piano, mais je suis souvent un peu lent au démarrage, aussi la seule fois où je m’en suis servi c’était à peu près une heure avant qu’on remballe. J’étais assis là à jouer tandis que les autres se tenaient à attendre de pouvoir emporter le piano, ils étaient vraiment exaspérés. Ça n’avait pas beaucoup d’importance, les moments d’énervement s’effacent comme ils sont venus mais la chanson, elle, était bonne et figure dans le film.

-Écrire la B.O. d’un film, tu en rêvais ?
Non, tout au contraire. Je n’ai jamais cru à la musique composée à partir d’images, néanmoins j’ai découvert une bonne méthode pour en faire. Au départ le sujet du film me paraissait constituer un cadre singulièrement étriqué, d’un point de vue musical, mais une fois lancé sa tonalité émotionnelle s’est mise à imprégner tout ce que je faisais, même lorsque je travaillais sur d’autres musiques. Je suis extrêmement satisfait du résultat final.

-Quelles relations entretiens-tu avec Jesper ?
Voici environ dix ans, il nous a aidés moi et mon groupe à réaliser notre premier clip. Après quoi nous avons pris un café juste tous les deux, et nous sommes depuis restés amis. Ça a été une relation franchement houleuse, nous avons connu bien des conflits et des débats. Nos rapports sont aujourd’hui un peu plus sereins et il compte parmi mes amis les plus chers.