IVUL
(Haut Perché)
Un film de Andrew Kötting
Avec Adélaïde Leroux, Aurélia Petit, Jean-Luc Bideau, Jacob Auzanneau et Tchili
2009 – 96’ – 35mm – Son Dolby 5.1
Sortie en salles : 20 janvier 2010
IVUL est l’extraordinaire histoire du jeune Alex, qui, banni par son père excentrique, escalade la maison jusqu’au toit et jure de ne plus jamais remettre un pied sur terre. Il vit ainsi une brève et tragique existence, en exil, regardant du haut de son royaume un monde en décomposition et une famille qu’il aime.
Citations
“Si tu as construit des châteaux dans le ciel, ton travail n’est pas perdu; c’est là où ils doivent être. Maintenant, construit leurs fondations.”
Henry Thoreau
“Alex, tu sais ce qui caractérise au mieux une civilisation ? – Les arbres!
Une civilisation se développe lorsque les anciens plantent des arbres en sachant qu’ils ne se reposeront jamais à leur ombre.”
Andreï Ivul
“Bien longtemps avant Jésus-Christ, les Celtes plantaient des arbres au nom de leurs enfants pour être sûr d’établir une connexion entre les aspects divins et terrestres de leur âme. Planter des arbres permettait à l’imagination des enfants de vivre à la fois sur la terre et au-delà des cieux.”
Andrew Badblood
A propos d’Andrew Kötting
“Andrew Kötting est l’un des artistes Britanniques les plus intrigants, et peut être le seul cinéaste en activité dont on peut affirmer qu’il a pris à cœur l’esprit de curiosité visionnaire et la créativité hybrides incarnées par feu Derek Jarman. Explorateur de formes et esthétiquement innovant, comme Jarman, il est également un grand collaborateur, construisant autour de ses projets une communauté d’intérêts partagés, tout en ancrant sa production prolifique dans une étude toujours plus avant des vies de ceux qui sont les plus proches de lui.
En vingt ans, son œuvre est passée de ses premières performances dénaturées, parfois absurdes, ayant leur propre logique et mythologie décalée, à des courts métrages à l’humour noir mêlé d’un surréalisme mélancolique très anglais, pour aboutir à trois longs métrages de fiction qui utilisent le paysage (et non l’urbain, fait rare chez les artistes contemporains) et le voyage comme tremplins de ses recherches, formellement marquantes et structurellement inventives, autour de l’identité, l’appartenance, l’histoire et la notion de communauté.
Andrew Kötting a aussi écrit et performé, créé des plateformes numériques et des installations pour des galeries (installations en deux ou trois dimensions), et il travaille plus en plus avec le son et la musique.
Cela reflète tant son intérêt très large pour la forme que son refus des conventionnels cloisonnements entre les medias. Les idées et les images migrent d’un médium à l’autre, s’amplifiant à chaque migration. C’est cette ouverture d’esprit, associée à une intelligence sauvage et à un esprit goguenard, qui rend son travail si excitant et important.”
Gareth Evan
Né en 1958 dans le Kent, le vidéaste Andrew Kötting se forme au College Of Art and Design de Ranvensbourne et à la Slade School of Fine Art de Londres, après avoir été bucheron en Scandinavie. Au début des années 1980, parallèlement à la création de plusieurs performances filmées en 16mm, il réalise des courts métrages expérimentaux, couronnés par de nombreux prix et exposés en Europe et en Amérique du Nord dans plusieurs musées, parmi lesquels, la Tate Modern, Tate Britain, l’ICA, le NFT et le Curzon de Soho.
En 1996, sort Gallivant, son premier long métrage, récit d’un voyage de trois mois le long des côtes britanniques que le réalisateur a entrepris avec sa grand-mère, Gladys, et sa fille, Eden, atteinte du très rare syndrome de Joubert. Portrait sensible de ses liens familiaux, mais également de l’Angleterre excentrique des années 1990, Gallivant remporte à sa sortie un joli succès, obtenant notamment les prix du Meilleur Réalisateur du Channel 4/Edinburgh Film Festival et le Premier Prix du Golden Ribbon à Rimini (Italie).
En 2001, Kötting réalise son deuxième long métrage, Cette sale terre (This Filthy Earth), adapté de La terre de Zola. Il aura sa Première au Festival international du film d’Edinburgh et reçoit le Digital Prize au Festival international du film d’Hambourg, en Allemagne.
Ne s’étant jamais éloigné de la performance et des autres médias, il achève en 2002 le projet Mapping Perception inspiré par sa fille Eden, où se mêlent cinéma, art et science.
Ses œuvres ont fait l’objet de plusieurs rétrospectives et expositions, notamment au Festival International du Film de la Rochelle, au Curzon Soho de Londres en 2004, au Bristish Council de Shanghai et au Centre Pompidou à Paris en 2007.
Notes du réalisateur
Enfant, j’ai passé de nombreuses heures à me cacher dans les arbres, loin de mes relations difficiles avec mon père. Les arbres étaient un refuge sûr; à cette hauteur le monde me paraissait moins inquiétant. Je pouvais jouer à Tarzan ou à Robin des Bois en toute sécurité, rassuré par la conviction que les arbres me cacheraient et me protègeraient.
Le goût de grimper aux arbres ne m’a jamais quitté, et, adulte, je passe encore des heures délicieuses dans les forêts des Pyrénées à regarder le monde qui se déroule à mes pieds. C’est depuis le sommet d’un de ces arbres que l’idée d’IVUL m’est venue.
Inspiré par ces souvenirs d’enfance, je voulais raconter l’histoire d’un jeune garçon qui quitte sa maison, pour vivre seul au-delà du sol, loin de sa famille.
Le petit nombre d’acteurs, composé de professionnels et de non-professionnels, permet de créer un monde au réalisme magique, fortement enraciné dans le pouvoir du quotidien.
Chronique de la désintégration d’une famille très soudée, le film présente le destin tragique d’un adolescent accusé à tord d’avoir abusé de sa sœur.
Il jure de ne jamais remettre un pied sur terre et, vivant dans les méandres de ces forêts Pyrénéennes, de garçon il devient un homme.